Retour aux actualités
Article suivant
Article précédent

Virginie Nantas (PGE 95) : sur les chapeaux de roues avec Entre 2 Rétros !

Portraits d'alumni

-

12/08/2020

Après de nombreuses expériences à hautes responsabilités dans des grands groupes, il y a 10 ans, Virginie Nantas (PGE 95) s'est lancée dans une nouvelle aventure : l'entrepreneuriat. Elle lance Entre 2 Rétros et propose des sacs et accessoires pensés pour la mobilité à partir de matériaux upcyclés du secteur automobile, qui feront vibrer les passionnés de voitures vintage. À retrouver dans nos bons plans !

Pour nous, elle revient dans cet entretien sur sa préparation, ses phases d'accélérations et les chicanes dans cette course de fond qu'est le grand saut dans la création d'entreprise.


Virginie Nantas (PGE 95)


Après plusieurs expériences à des postes à responsabilité chez PWC, Sony et Bouygues Telecom, il y 10 ans, vous choisissez l’entrepreneuriat et fondez Entre 2 Retros : qu’est-ce qui vous a poussé à sauter le pas ?

Bonjour, merci pour cette interview. Plusieurs choses m’ont motivé : venant d’une famille d’entrepreneurs, j’ai toujours rêvé de monter mon entreprise. Après plus de 10 ans chez Bouygues Telecom, à presque 40 ans, je me suis dit que c’était le moment de me lancer et tenter une expérience nouvelle.


Quels conseils donneriez-vous à ceux qui souhaitent se lancer pour un démarrage réussi ? 

Je conseillerai de bien réfléchir à votre objectif, et de mettre des moyens à la hauteur de vos ambitions. En effet, on ne déploie pas les mêmes efforts que l’on veuille rester seul dans sa boîte, ou grossir rapidement et s’entourer d’une équipe. Je pense que cela a été une erreur de départ me concernant, pour avoir une marque forte et visible, il faut de gros moyens, et il faut frapper fort dès le démarrage.


La mode durable et l’upcycling, dont vous êtes l’une des pionnières, sont au cœur de votre concept. Pourquoi avoir choisi spécifiquement les tissus et cuirs automobiles comme matières premières ?  

Récupérer ces tissus automobiles a été une véritable opportunité. Avec un grand père et père ayant travaillé dans ce secteur, j’ai toujours été sensible à cet univers. J’ai appris que les tissus étaient jetés, voire broyés. Ma fibre écologique a parlé et je me suis dit qu’il fallait absolument les récupérer et les transformer, d’autant que ces tissus sont des matériaux robustes et durables.


Votre positionnement est empreint d’une dimension écologique certaine. Jusqu’où poussez-vous la démarche RSE au sein de votre entreprise ? 

Notre objectif est d’avoir une démarche durable dans tout ce que nous entreprenons. Cette année nous avons remplacé le plastique de nos emballages par des housses en tissu upcyclé.

Au bureau, nous imprimons que les documents officiels, ou sinon nous réutilisons le verso des feuilles imprimées. Notre atelier est également engagé dans une démarche de zéro déchet…


Comment avez-vous bâti votre projet ? Votre formation initiale et vos années d’expériences vous ont sans doute été utiles ? Avez-vous reçu de l’aide ou un accompagnement extérieur ?

J’ai bâti mon projet en démarrant par l’analyse de la concurrence lorsque j’étais encore en poste. Cela m’a pris 1 an pour étudier le marché, construire mon offre, réfléchir à mon positionnement, trouver des fournisseurs, faire des premiers prototypes, tester ces produits…

J’ai pu recueillir des conseils auprès de proches ou entrepreneurs, et rencontrer des gens du secteur de la mode. J’ai été aidée par une styliste pour dessiner les produits.

Mes années d’expérience ont été précieuses : que ce soit en audit ou en marketing, j’ai beaucoup appris sur les process, et acquis beaucoup de méthodes de travail. Quoi que vous fassiez dans la vie, la méthode et la rigueur sont essentielles, quant au goût du travail, je l’ai toujours eu et cela vient de mon éducation.


Comment voyez-vous Entre 2 Retros évoluer avec les années ? Une ouverture sur d’autres secteurs pour vous fournir et développer de nouvelles identités ? De nouveaux types de produits ?

Ce qui est génial dans l’entreprenariat est que vous avez tout le temps de nouvelles idées et de nouveaux projets. Le plus dur est de pouvoir les financer.

Depuis quelques mois, je cherche à faire rentrer des investisseurs dans mon capital pour m’aider à développer la marque, cf ce que je disais au début de l’interview. Malheureusement, la conjoncture actuelle donne peu de visibilité et remet temporairement en cause ce projet. Avis aux lecteurs qui seraient intéressés, je suis dispo pour leur répondre J

Nous allons développer des produits avec un atelier de réinsertion sociale en France, ce qui me réjouit particulièrement. Allier économie circulaire, made in France et social, est un rêve que j’ai depuis la création d’E2R.


Que tirez-vous d’un point de vue personnel de cette aventure ?

Cela fait presque 10 ans que j’ai monté ma boite et je pense avoir traversé toutes les phases, du gros contrat au contrôle Urssaf, bref de l’extase au stress… C’est donc forcément très enrichissant d’être entrepreneur, vous apprenez à mieux vous connaître, et vous apprenez tous les jours de nouvelles choses.

Vous gagnez une des plus belles choses : la liberté, mais au prix de beaucoup de stress, d’un salaire parfois inférieur à celui d’un salarié et surtout de ne jamais déconnecter. Vous ne pouvez pas dire à vos clients que vous êtes en vacances !


Nous venons de traverser une crise sans précédent, qui n’est malheureusement pas terminée. Comment l’avez-vous vécu en tant qu’entrepreneuse ? 

Cela a été très dur et angoissant. Du jour au lendemain, tout s’arrête, et vous ne savez pas quand cela va reprendre. 80% de mon activité a été impactée, et pour l’instant je ne retrouve pas les niveaux de l’an dernier.

La solitude de l’entrepreneur est forte, et elle s’est accrue pendant le confinement, il fallait par ailleurs soutenir les personnes qui étaient seules avec qui je travaille.

L’aspect positif a été de se poser et de faire ce que je n’ai pas le temps de faire habituellement : communiquer davantage avec mes clients, concevoir des nouveaux produits, refaire mon site internet…


Quel message souhaiteriez-vous partager avec le réseau pour le mot de la fin ?

Merci à tous ceux qui ont lu cet interview, je serais ravie d’échanger avec vous si vous avez des questions ou des besoins. Une de mes activités est de proposer des cadeaux d’affaires responsables aux entreprises, aussi consultez moi !

Le réseau est très important dans une démarche d’entrepreneur, je suis touchée de la gentillesse des anciens et leur volonté d’aider.

Enfin, il faut savoir prendre des risques si vous avez un projet qui vous tient à cœur. Il vaut mieux tenter que de passer sa vie à regretter de ne pas l’avoir fait !


Découvrez l'ensemble de ses créations, qui feraient à n'en pas douter plus d'un heureux parmi les passionnés d'automobile, via son bon plan sur neoma-alumni.com et sur son site !


Je découvre :

Le bon plan                             Le site Entre 2 Rétros

J'aime
1755 vues Visites
Partager sur
  • Portraits d'alumni
  • Promo 1995
  • entrepreneuriat
  • développement durable
  • upcycling
  • Automobile
  • couture
  • cuirs & tissus
Retours aux actualités

Commentaires0

Vous n'avez pas les droits pour lire ou ajouter un commentaire.

Articles suggérés

Podcasts du réseau

Le Board : Entrepreneur à impact

photo de profil d'un membre

Yvan Lozac'hmeur

21 juillet

NEOMA Alumni Mag

La success story de Fanny Moizant (PGE 01) et Vestiaire Collective

photo de profil d'un membre

Yvan Lozac'hmeur

16 mars

Portraits d'alumni

Franck Langevin (Cesem 2000), devenir entrepreneur social au Sahel

photo de profil d'un membre

Yvan Lozac'hmeur

10 juillet