Ilan Benhaim (PGE 01) & Adrien Ruggirello (TEMA 13) : Réinventer NEOMA Alumni pour 90 000 talents

Le réseau : un atout professionnel majeur

Ilan Benhaim (PGE 01) et Adrien Ruggirello (TEMA 13) dévoilent leur programme de revitalisation de NEOMA Alumni, dont ils sont respectivement président et délégué général.  Un objectif : être utile de manière concrète à chacun des 90 000 membres qui constituent le réseau. Un outil : le QR Code. Un réflexe : le réseau !

Quelle est la réalité du réseau NEOMA Alumni aujourd’hui ?

Ilan Benhaim – C’est un outil extraordinaire de pilotage de carrière pour tous nos diplômés et étudiants. La fusion des écoles de Rouen et Reims a permis de constituer une communauté riche de 90 000 Alumni, étudiants compris. Avec un campus à Paris, 25 % d’étudiants internationaux et une présence dans le top 6 des écoles françaises comme dans le top 30 mondial, NEOMA dispose aujourd’hui d’un réseau d’une qualité exceptionnelle.

L’un des plus puissants en France. Et pourtant, il reste largement sous-utilisé : sur 90 000 Alumni, seuls 8 000 sont aujourd’hui adhérents à NEOMA Alumni. Nous devons changer cela, car ce réseau doit devenir un levier concret pour accompagner chaque parcours : whenever, wherever, forever !

Adrien Ruggirello – Ils viennent essentiellement vers nous lors “d’accidents de carrière” : chômage, recherche d’emploi, réorientation souhaitée… Et nous sommes souvent leur ultime recours, alors que toute la valeur du réseau est dans l’aide possible avant !

Quelle est votre ambition pour ce réseau ?

Adrien Ruggirello – Notre volonté est d’être présents auprès des étudiants dès leur première année d’école, puis tout au long de leur carrière. Notre réseau est un atout professionnel majeur pour chacun de ses membres. C’est un guide, un accompagnateur, un vivier de ressources, de conseils, de contacts, auprès de personnes influentes et de grande qualité.

Ilan Benhaim – La première force de notre réseau, c’est sa composition : il est constitué de décideurs, de top managers, d’entrepreneurs, présents dans tous les secteurs, tous les métiers, partout dans le monde. Chaque membre, quel que soit son parcours, est en mesure d’en aider un autre. Et cela vaut aussi pour les plus jeunes. Depuis novembre 2024, j’ai organisé une série d’afterworks et de petits-déjeuners à New York, Genève, Casablanca, Londres et dans d’autres grandes villes. Ces rencontres m’ont permis de dialoguer directement avec les membres du réseau, de mieux comprendre leurs attentes. À partir de ces échanges, notre équipe a pu construire des réponses concrètes à des besoins variés : s’installer à l’étranger, lancer un nouveau produit, roder un argumentaire commercial, chercher des partenaires ou lever des fonds. Dans tous les cas, une seule règle s’impose : avoir le réflexe réseau.

Adrien Ruggirello – Dites-nous quel est votre besoin et NEOMA Alumni vous mettra en contact avec la bonne personne dans le réseau : celle qui va vous aider. Solliciter directement quelqu’un sur LinkedIn, ça a peu de chances de fonctionner. En revanche, en passant par le réseau NEOMA Alumni, positionné en tiers de confiance, c’est la garantie de bénéficier d’une mise en relation qualifiée. Il suffit de demander et nous faisons le reste.

Comment faire pour “demander” ?

Ilan Benhaim – Pour activer pleinement la puissance de notre réseau, nous avons mis en place un formulaire de contact via un QR Code. C’est simple, accessible à tous, y compris à ceux qui ne sont pas encore adhérents.

Adrien Ruggirello – Vous scannez le QR Code qui va être présent sur tous nos supports, site, événements. Ensuite, vous précisez qui vous êtes – nom, prénom, coordonnées, adhérent ou pas –, puis vous posez votre question dans un champ libre. Difficile de faire plus simple ! Nos équipes s’occupent ensuite de vous répondre le plus rapidement possible et de vous mettre en lien avec la ou les bonnes personnes.

Comment la base de données des membres est-elle qualifiée ?

Ilan Benhaim – C’est sans doute notre ressource la plus précieuse. Nous suivons en temps réel l’évolution des membres du réseau : changements de poste, de secteur, de localisation… Grâce à notre base de données enrichie et connectée à LinkedIn, nous avons la capacité de proposer des mises en relation directes, ciblées et efficaces.

Adrien Ruggirello – En nous appuyant sur les outils d’IA de la start-up JustFind, notre base est maintenant sûre et précise pour 90 % de nos Alumni. Nous effectuons automatiquement des mises à jour régulières sur les fonctions, les formations, les expériences nouvelles, les changements… Tout ce qui est important pour enrichir et actualiser les profils est pris en compte.

En plus de la mise en relation qualifiée, quels services souhaitez-vous développer pour animer et dynamiser le réseau ?

Adrien Ruggirello – Notre offre de mentorat sera plus poussée et adaptée aux besoins spécifiques de chaque étape de carrière. Les plus jeunes, par exemple, ont besoin de conseils, d’accompagnement, d’une forme de “parrainage” ou de figure de “grand frère/ grande soeur”. Les plus capés pourront faire appel à leurs pairs ou à des spécialistes de notre CarreeR CenteR. 

Ilan Benhaim – Nous allons renforcer le fonctionnement des business clubs professionnels en structurant chaque club autour de trois niveaux : junior, intermédiaire et senior.

Ce dispositif répond à une attente forte : les échanges que nous avons eus depuis novembre 2024 avec des C-levels dans les hubs internationaux ont confirmé combien il est essentiel pour chacun de se retrouver entre pairs. L’idée est de regrouper des personnes du même secteur et du même niveau hiérarchique afin de favoriser des échanges pertinents et réciproques. En tant que dirigeant, j’ai besoin de discuter avec d’autres dirigeants. Pour les étudiants, le principe est le même : un élève intéressé par le marketing pourra, dès sa première année, rejoindre le Club Marketing & Com, animé par des diplômés du secteur. Ces strates au sein des Business Clubs permettront donc de créer des “clusters” à taille humaine, sélectifs, limités en nombre, dont les membres se retrouveront trois ou quatre fois par an. Viendront s’ajouter des clubs d’Alumni expatriés dans un même pays ou une grande métropole, comme Londres ou New York.

LEUR EXPÉRIENCE DU RÉSEAU

Claire (Promo 2010) voulait s’implanter en Allemagne, mais manquait de contacts locaux. Grâce au réseau, elle a échangé avec 3 Alumni à Berlin et décroché un entretien dans une entreprise ciblée.

Julien (Promo 2013) cherchait des financements pour son projet. NEOMA Alumni l’a mis en relation avec plusieurs diplômés investisseurs : il a pu tester son pitch et ouvrir des discussions concrètes, et a rencontré son futur associé lors d’un événement Alumni.

Lucie (Promo 2012) manquait de confiance en elle et rencontrait des difficultés pour faire des choix : son mentor l’a accompagnée dans la durée en étant à ses côtés à chaque fois qu’elle en avait besoin.

Romain (Promo 1994) ressentait le besoin de transmettre, de donner à son tour ce qu’il a reçu il y a trente ans : il a mentoré un étudiant pendant dix-huit mois comme un “grand frère”, cela a été une révélation pour lui. Il a également beaucoup reçu en retour.

Delphine (Promo 2002) bénéficiait depuis huit mois de l’accompagnement d’un mentor, un diplômé de six ans son aîné, ce qui lui a beaucoup apporté. En parallèle de cette expérience, elle est elle-même devenue mentore d’un étudiant.

Marc (2006) avait des questionnements concernant l’évolution de son métier et les enjeux des prochaines années ; grâce au Business Club Private Equity, il a pu assister aux conférences avec des speakers experts dans le domaine. Il a maintenant une vision plus claire et sereine de l’avenir de son métier et participe régulièrement aux événements des clubs pour se tenir à jour.

Amina (2014) cherchait à développer son activité à l’international. Elle a activé les tribus de Londres et Dubaï pour identifier des relais locaux et créer des partenariats concrets.

Quels seront ces clubs et comment fonctionneront-ils ?

Adrien Ruggirello – Nous sommes en phase de définition des clubs les plus attractifs. On peut imaginer qu’ils regrouperont soit des Alumni occupant des fonctions identiques – direction marketing, finances, communication, RH… – soit évoluant dans un même secteur d’activité. Pour qu’ils fonctionnent, il faut une animation efficace, une gouvernance claire et des règles standardisées. Nous allons établir une structure où les bénévoles n’auront pas à s’occuper de la logistique, mais pourront se concentrer sur la mise en relation qualifiée et l’animation du club. Ce seront nos ambassadeurs : les visages du réseau sur le terrain.

Ilan Benhaim – Il me semble indispensable que chaque club ait un référent, une personnalité emblématique et incontestable, qui soit garant de la pertinence et de la qualité des échanges.

Quel est le “coût” de ce réseau augmenté ?

Ilan Benhaim – Auparavant, l’école finançait 100 % du budget de l’association. Mais cette contribution servait avant tout à animer la communauté des Alumni, et très peu à soutenir les étudiants. Nous avons repensé notre modèle pour construire un réseau actif, autonome, capable d’offrir des services concrets et durables à ses membres. Avec une cotisation à vie de 1 500 euros pour les diplômes et de 1 000 euros pour les étudiants, nous sommes convaincus que le retour sur investissement sera rapide, tant en opportunités professionnelles qu’en qualité des mises en relation, en temps gagné et en soutien à chaque étape de carrière.

Adrien Ruggirello – Nous voulons créer cette culture du don, ce “pay it forward” à la française : lorsque vous donnez à quelqu’un, qui aide une autre personne, qui en aide à son tour une autre, vous créez un écosystème où tout finit par vous revenir, mais pas forcément de manière directe. C’est une boucle vertueuse. D’autant que nos 90 000 Alumni NEOMA représentent également une porte d’entrée vers un “réseau augmenté” : derrière chacun de nos Alumni, il y a au moins 100 décideurs ou relations de haut niveau, soit un réseau plus vaste ; c’est l’effet démultiplicateur ! Nous pouvons être fiers d’appartenir à ce réseau. Alors ensemble, activons-le, faisons- le grandir, et devenons les premiers bénéficiaires de sa force collective. ❚

Propos recueillis par Patrice Theillout