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Découvrez Marie-Sophie Malbois, diplômée de Rouen 87, qui publie aujourd'hui son premier roman.

Portraits d'alumni

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13/03/2018

Crédit photo : Océane Bonnefoy

Marie-Sophie, parlez-nous de votre parcours professionnel.
Après avoir été diplômée de Rouen en 87, j’ai commencé une carrière dans l’industrie agro-alimentaire au sein du groupe Kraft General Foods (actuel Mondelez) comme chef de produit junior, puis senior. Suite à ces 8 années dans le marketing, j’avais envie d’autre chose - pour moi, j’avais fait le tour de ce métier – et je voulais une vie professionnelle qui me laisserait également plus de temps pour ma famille. J’ai alors passé le concours de l’Ecole du Louvre, et je me suis spécialisée en Architecture et Décor des Grandes Demeures. En parallèle, ma passion pour la lecture m’a amenée à me former au CLPJ (Salon du Livre de la Jeunesse) de Montreuil, puis à occuper un poste de bibliothécaire dans une école privée, où j’ai intégralement créé la structure maternelle et primaire. Cette mission m’a amenée à faire beaucoup de démarchage ; c’est de cette façon que j’ai commencé à développer mon réseau dans le milieu de l’édition.

Depuis ma reconversion, j’avais cette volonté de sensibiliser les plus jeunes à l’Art en associant Histoire de l’Art et Album Jeunesse. En 2006, j’ai suivi pendant un an une formation d’éditrice à l’Asfored (branche formation professionnelle du SNE, Syndicat National de l’Edition). Suite à ce parcours, j’ai commencé à travailler comme éditrice freelance. Je n’ai pas donné mes textes personnels à publier pendant cette période car j’avais fait le choix de me consacrer pleinement à développer des projets de collections et mes 6 enfants me demandaient aussi des talents… de chef d’entreprise… mais j’ai beaucoup lu et beaucoup écrit. L’un ne va pas sans l’autre.

Dès 2013, j’ai commencé à participer aux ateliers d’écriture Gallimard, d’abord avec Hédi Kaddour, mon ancien professeur d’écriture à l’Asfored, puis avec Jean-Philippe Arrou-Vignod en Jeunesse, Pierre Péju (mon maître !), ou plus récemment, Laurence Tardieu. En France, la notion de formation à l’écriture ou au métier d’écrivain est encore peu connue, car toute nouvelle, par rapport aux Etats-Unis, où c’est une pratique courante ! Ces ateliers ont été une vraie révélation pour moi.

Aujourd’hui, je suis spécialiste en Jeunesse, plus particulièrement en albums, mais je travaille sur les trois domaines : Album Jeunesse, Roman Jeunesse et Roman Adultes ; et ce n’est pas du tout le même travail ! Ecrire pour un jeune public est plus délicat : l’écriture se fait tout d’abord sans lien avec l’illustrateur, puis il faut ajuster ; ensuite, c’est une autre façon d’écrire, on doit se mettre à hauteur d’enfant pour être parfaitement compris par eux… dès la première phrase.

Le travail d’écriture pour un roman Adultes est très long, cela peut durer plusieurs années… On écrit, on laisser reposer, puis on retravaille le récit, les connexions, les points de bascule de l’intrigue, et… on coupe, on taille, on allège ! Beaucoup !

La Grâce de l’éclat de rire est le titre de votre roman. Parlez-nous de ce roman. 

La Grâce de l’éclat de rire n’est pas le premier roman pour adultes que j’écris, mais le troisième. Il est le premier roman que je publie. Il n’est pas si anodin qu’on le croit de publier. Si écrire est un métier à part entière, publier en est un autre et nécessite de connaitre parfaitement les lignes éditoriales des maisons d’édition. Pour cause, je vais publier seulement maintenant les livres Jeunesse sur lesquels j’ai travaillé durant mes années de freelance.

Mon roman est une comédie dramatique et pleine d’espérance. Il traite de la sidération après un drame, mais avant tout du pardon face à l’improbable et de la reconstruction qui suit. La femme de mon histoire a vu une partie de sa vie s’effondrer mais elle doit tenir et avancer pour ceux qui restent. Pour elle-même aussi ! Et elle va y parvenir en rencontrant de nouvelles personnes, en laissant ces rencontres la modeler différemment, en questionnant ses propres talents.  J’ai voulu montrer que lorsque l’on est face à un drame, ce n’est pas forcément ceux qui vous entourent au quotidien qui peuvent le mieux vous aider ; il faut parfois se laisser bercer voire embrasser par l’inconnu et par la rencontre qui donne un nouveau sens là où l’on n’en trouve plus. Le parcours de cette femme montre que même s’il ne sera jamais possible de se reconstruire à 100%, il y a de la place, dans un drame, pour construire quelque chose de totalement neuf. Cette fameuse « grâce de l’éclat de rire ». 

Vous utilisez un pseudonyme -Annabelle Combes- pour publier votre roman, pourquoi ? 

Selon moi, les romans ne doivent pas être chargés de la vie de l’auteur. Annabelle Combes, ce n’est pas Marie-Sophie Malbois ! Annabelle me permet de préserver mon jardin secret d’écrivain, de me retrouver dans mes histoires et de faire travailler mes personnages. Lorsqu’Annabelle écrit, elle empêche Marie-Sophie de pénétrer dans des histoires qui ne lui appartiennent pas.

Avez-vous parfois douté lors de votre changement de carrière ?

Je n’ai jamais eu le moindre doute quant à mon choix de changer de carrière. Si, quelquefois, j’ai pu me demander si mon parcours était chaotique, je sais qu’il a été linéaire, toujours au service de la création, et qu’il me correspond parfaitement : aujourd’hui, j’ai trouvé ma propre voie.      

Ma carrière dans le marketing m’a été utile car elle m’a toujours permis d’apporter un regard neuf quels que soient mes domaines d’intervention, de participer à des débats et de manager efficacement. Je suis aujourd’hui mon propre patron, avec un métier qui me passionne. Il est difficile de gagner sa vie dans le monde de l’édition et je vis au jour le jour, mais ma vie a pris une autre dimension : je ne sais jamais à l’avance ce que ma plume va produire comme rencontres…

Etre écrivain demande une grande patience, ça se mûrit et ça prend du temps, ce qui est à l’opposé de mon ancien job dans le marketing où tout allait vite et se passait de façon quasi-instantanée. L’écriture est également un métier très riche car on rencontre d’autres auteurs, des illustrateurs, des artistes, et on lit énormément de livres qui nous permettent d’approfondir nos connaissances, de mettre l’humain au cœur de notre vie. Plus qu’un métier, être créatif est une vocation. Il y a la notion de transmission qui émerge. Lorsque je travaillais dans le marketing, il y avait  également ce côté créatif et réflexion, mais les décisions m’appartenaient moins. Cependant, le marketing m’a appris à assumer mon goût du risque.


"S’il y a un message que je veux transmettre aux jeunes diplômés aujourd’hui, c’est qu’il ne faut pas avoir peur de changer de trajectoire professionnelle, de se remettre en cause, de se jeter dans l’inconnu ou de suivre son instinct si on sent que quelque chose de particulier nous anime. La vie est une aventure. Le temps passe vite… Il ne faut pas avoir peur de chercher son talent et de le développer même si cela semble risqué, car comme le dit l’un de mes personnages dans le roman : « On ne monte pas au ciel avec sa valise de billets ! »


Pour commander sans plus tarder son roman en ligne rendez-vous sur Amazon, Fnac,  Decitre.fr et  parislibrairies.fr

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